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Page:Londres - Le chemin de Buenos-Aires, 1927.djvu/156

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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

faite de poser mes fesses sur les bancs argentins ne valait sans doute que pour un côté de la promenade ?

Elle valait pour les deux !

Ah ! jours de malheur et jours de deuil !

Les passants ne manquaient pas. J’attendis que la bonne humeur réoccupât mon visage. Dès que je me sentis en état de politesse, j’abordai deux messieurs tranquilles :

— Messieurs, leur dis-je, on me chasse des bancs. À la réflexion, je ne crois pas que ce soit une mesure visant mon seul individu. Pourquoi les vigilants poursuivraient-ils l’innocent étranger ? Ne serait-ce plutôt qu’un événement se préparerait sur votre belle avenue ?

— C’est la fête de la police !

— Alors, le jour de sa fête, la police a le droit de faire marcher les citoyens ? Peut-être réserve-t-elle les bancs pour sa famille ? C’est un privilège qui n’a rien que de très honorable.

Il s’agissait d’autre chose.

Le Président de la République allait venir tout à l’heure. Il passerait en revue les vigilants de Buenos-Aires.

Mes lèvres se pincèrent irrésistiblement.

— Il n’y a pas de quoi rire, fit l’un de ces deux hommes aimables à qui je rendais si mal la courtoisie.