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Page:Londres - Le chemin de Buenos-Aires, 1927.djvu/160

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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

gent, fait l’homme. — Fais voir ton porte-monnaie ! L’homme montre le porte-monnaie. Le faux agent veut tout prendre. L’homme défend son bien. — Arrête-le, dit le complice au vigilant qui s’est avancé. L’homme s’en tire pour quinze pesos. Les deux compères vont boire ensemble.

C’est le même couple policier, un mois après. Il assaille la même « victime ». Alors « l’homme » dit : — Écoutez, je vois que vous êtes de « combinaison ». Vous tombez mal avec moi, je suis « démonté » mais je vous ferai connaître des Français qui ont de l’argent. — Bien ! dit le civil, alors quand tu passeras près de moi et que tu seras avec un riche, fais-moi comme ça avec le mouchoir, nous partagerons à trois.

Eh bien ! je fus ce Français « qui avait de l’argent ». Je voulus m’offrir le luxe d’une vérification. Et je partis un soir avec l’homme au mouchoir. Nous remontâmes Charcas. Nous arrivâmes sur cette place où se trouve le théâtre du Colisée. Nous y étions déjà passé la veille ; le « couple » n’y était pas. Aujourd’hui il occupait son poste. — Allez-y du coup du mouchoir, dis-je. Mon compagnon obéit. Le faux agent s’abattit sur moi. Je me défendis d’être un maquereau. Il jura que j’en étais un. Il me dit, d’ailleurs, le voir sur ma figure. J’étais très fier. Bref, cela m’a coûté trente pesos, mais j’ai