On travaille à la Boca. Cela n’est rien. On mange, on boit ; cela n’est rien. Rien n’est rien, ni cela ni ceci. Mais la Polak ne coûte que deux pesos, et cela c’est tout !
La Boca n’a pas de maire. Est-ce parce qu’elle dépend de Buenos-Aires et qu’elle est Buenos-Aires même ? Non. Seulement le maire qui lui eût convenu n’est pas éligible. Il n’est pas de ce monde ; de plus il est hors la loi. C’est Lucifer, le maître de la danse luciférienne.
La danse de la Boca !
La danse sombre, mélancolique, brûlante de la chair solitaire. La Polak pour cavalière.
Il faut dire ce que l’on y voit.
On y voyait un cinématographe public, dont les billets s’achetaient à l’entrée, ainsi que dans tout autre cinéma. À la porte, des vigilants vous fouillaient, vous palpaient, vous désarmaient. Et l’on était poussé dans la salle comme dans un gouffre.
Lucifer était à l’orchestre et avec un bâton arraché à certaines portes de Pompéï, il conduisait, sur l’écran, les rondes aphrodisiaques.
Autour de la salle, étaient des boxes.
C’étaient quelques-uns de ces paradis que le Polak promet à la Polak.
Tandis que l’écran matérialisait devant vous ces rêves qui ne tirent leur charme que de l’épouvan-