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Page:Londres - Le chemin de Buenos-Aires, 1927.djvu/194

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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

et, pour parler comme les marins, elle jeta la bouteille à la mer.

La voisine ne savait pas lire. Elle eut cependant une idée, elle courut au journal israélite.

Le journal n’eut pas besoin d’explications. Des choses de cette nature se comprennent tout de suite sous le ciel où nous vivons. Il ne crut pas à un incendie, ni à un crime possible. Il téléphona sans hésiter à la Société de Protection de la Femme. C’est moi ! C’est ici, voilà l’appareil.

J’étais absente.

C’était la première affaire qui m’arrivait et j’étais sortie !

Il téléphona de nouveau à dix heures du soir.

Je chargeai des amis de partir sur-le-champ.

— Avez-vous un ordre du juge, leur dit-on à la police, sinon vous ne pouvez retirer cette jeune fille de sa famille.

Ils la retirèrent. Ils la conduisirent au commissariat. Le lendemain quand j’arrivai, tous ces messieurs de la police étaient autour d’elle. Très bien la mujer ! (la femme) très bien, faisaient-ils. Je me dis : le temps presse, il faut encore l’enlever de là !

Le soir on arrêtait l’oncle.

— On ne l’a pas relâché ?

— Si.

— Ah ! fis-je comme soulagé, en constatant que