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Page:Londres - Le chemin de Buenos-Aires, 1927.djvu/209

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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

— Pourquoi êtes-vous venue à Buenos-Aires ?

— Pour travailler.

— À quoi ?

— Dans ce que je trouverai.

— Qui vous a embarquée à Marseille ?

— Personne.

— Vous avez dit au chauffeur que vous veniez retrouver votre mari.

— Oui.

— Où est-il ?

— Je ne suis pas mariée.

— Alors vous veniez retrouver un ami ?

— Je ne connais personne.

— Que faisiez-vous dans le fourneau de la machine ?

— Rien.

— Qui vous avait mise là ?

— Un inconnu.

— On a trouvé sur vous une adresse : 445 Cerrito (mon libraire !), qui vous l’a donnée ?

— Une bonne dame, à Marseille.

— Comment s’appelle-t-elle ?

— Je ne la connais pas. Je l’ai rencontrée dans un café cours Belsunce. On a parlé. J’ai dit que j’allais partir pour Buenos-Aires. Elle m’a dit : Si vous êtes ennuyée voilà une adresse où vous pourrez vous faire comprendre.