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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES
— Il est venu me trouver quand j’étais le long du bateau.
— Qui vous a donné à manger ?
— Je suis restée deux jours sans manger. Le troisième jour on m’a trouvée.
— Qui ?
— Un inconnu.
— Comment vous êtes-vous nourrie après ?
— Les uns et les autres m’ont fait manger.
— Qui veniez-vous retrouver à Buenos-Aires ?
— Personne.
— Dans quel but venez-vous ici ?
— Pour faire la danseuse.
— Vous croyez que madame Rasimi n’en a pas déjà suffisamment amené ?
— Je ne connais pas madame Rasimi.
— Alors, vous êtes venue toute seule, poussée par personne, attendue par personne ?
— Oui !
C’est tout ce que la clandestine blonde avait à déclarer.
Interrogatoire de la clandestine dégourdie.
— Jeanne X, modiste, à Marseille, vingt et un ans.