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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

comprit fort bien. Et je pus courir à mes affaires. Trois jours plus tard on passait l’équateur. La pauvre Galline sut ce qu’il en coûtait de n’être qu’une petite poule. Les matelots en fête la saisirent pour la baptiser. Comme la piscine, dans la circonstance, s’appelle « chaudière », ils traînaient ma couturière tout le long du bateau en hurlant : À la chaudière ! à la chaudière ! Ils la plongèrent tout habillée dans l’eau salée.

Il la promena à Rio de Janeiro.

Le lendemain soir, je la vis sur le faux pont qui pleurait.

Au départ de Santos j’empoignai Lucien Carlet.

— Voici, lui dis-je, nous allons au bar, on sera mieux. Nous allâmes au bar des troisièmes. Voici. Vous êtes un homme du milieu. Moi…

— Oui, je sais. Vous allez en Argentine étudier la traite des Blanches. Les garçons de votre salle à manger m’ont renseigné.

— Alors le travail est fait. J’ai besoin de vous.

— À votre disposition, mais je suis un homme tranquille.

— C’est-à-dire ?

— Je ne me mêle de rien. Je ne « fréquente » pas à Buenos-Aires. Je ne devais même pas y retourner. Ma femme le juge utile.