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LES COMITADJIS

Le 20 août 1930, le lieutenant Kroum Alexeïeff se trouvait dans le bureau de sa caserne ; il était 4 h. 30 exactement. Un camarade ouvrit la porte et lui dit :

— Le colonel te demande au téléphone.

— Allô ! Lieutenant Alexeïeff ?

— À vos ordres, mon colonel.

— Rendez-vous sans retard à l’état-major où une mission vous attend.

Et, ainsi qu’il convient, on voit le lieutenant courir à travers Sofia, où l’appelle le père du régiment.

Là, deux heures d’antichambre. Le colonel enfin le reçoit :

— Allez m’attendre à l’angle de la rue Vitoche et de la rue du Patriarche-Eftib.

Les desseins d’un supérieur étant d’essence impénétrable, Kroum Alexeïeff, n’obéissant qu’à ses jambes, arpente de nouveau la capitale.

Le coin de Vitoche et du Patriarche n’est pas spécialement désert. L’intérêt national est-il devenu exigeant au point d’amener un lieutenant à faire le pied de grue dans un faubourg ?

— Tiens ! voilà le capitaine Rafoloff !

— Que fais-tu là ?

— J’attends le colonel.

— Moi aussi.