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PÊCHEURS DE PERLES

Là-dessus le nègre prit un flageolet et siffla à la face de la lune.

Le Grec approcha son petit doigt de la lanterne et dit : « La lou-lou est grosse comme mon ongle, elle est blanche et de cette année. Le Juif d’Hodeidah en offre cent livres. Jusqu’ici c’est la meilleure perle de la pêche de Dahlak. Vendue dans le mystère, elle vaut trois cents livres, vendue sur la place, à Massouah, son prix dépasserait quatre cents.

L’Italien surgit de la cambuse, une bouteille de zébib à la main. Le nègre aussitôt cessa de sucer son flageolet. Le Grec aidant, le flacon y passa.

La perle était à Dahlak.

Le lendemain…

Mais permettez-moi, avant de continuer cette histoire, de vous demander ce que vous pensez des sauterelles ? J’avais cru, jusqu’ici, qu’elles ne mangeaient que les céréales ; elles mangent de l’homme également. Ainsi l’une d’elles me réveilla-t-elle le matin sur ce sambouk qui marchait tantôt à la voile, tantôt à l’essence, tantôt au zébib ! Me sentant pincer au cou, j’y portai la main. Une sauterelle me dévorait, elle ne voulait pas lâcher le morceau. Je la jetai au large et je la vis, récon-