Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fortée, reprendre son vol au-dessus des flots vers la terre d’Asie.

Le lendemain, à la fin de l’après-midi, les premières îles du groupe apparurent. Nous piquâmes sur Dahlak et mîmes pied à terre.

Maintenant nous allons, entourant le Grec et l’Italien. Ces deux hommes ne sont pas des hésitants. Ici comme à Hodeidah ils savent ce qu’ils font. Du sable, quelques plants de cactus, des cases de paille, une chèvre, une seule qui, en vain, en appelle d’autres, tel est le décor. Et la nuit tombe.

Un Arabe et quatre noirs nous regardent venir. Nous marchons droit sur eux. Échange de saluts. Ce sont les hommes chez qui nous allons.

On s’installe dans une cour, derrière la haie, devant la case. Un négrillon pose deux lanternes sur le sol. Assis près de l’Arabe, le Grec l’entretient, à voix basse. L’Arabe sort un calicot rouge de sa poche et le donne au Grec. Le Grec dénoue le calicot, y prend une perle et la met dans ma main.

Nous allons supprimer l’interprète pour gagner du temps.

— Trois cents livres ! fait le Grec

— Très belle perle !

— Mords-la ! n’aie pas peur ; fais l’épreuve de la dent.