du lieu, buvons sec, nous aurons soif tout à l’heure !
Ce Français avait bâti une usine à boutons, au bas du canal. En 1923, il m’avait déjà fait visiter son entreprise. Il disait que la mer Rouge étant encombrée de nacre, la logique commandait d’y faire du bouton.
— Vous avez le visa ? Bravo ! Vous mourrez de chaleur et de soif ; mais il y a de l’argent à gagner par là-bas ! Allez-y doucement. La première fois que j’ai pêché la nacre à Yambo, ils m’ont reçu à coups de fusil, les saligauds !
— Gardez votre nacre, ce sont les perles qui m’intéressent.
— Prenez garde ! la perle porte malheur. C’est connu dans le pays. Tous ceux qui y touchent sont touchés.
À ce moment des frissons me saisirent. Mes mâchoires s’attaquèrent simultanément et avec violence. Le fabricant de boutons m’aida à monter dans ma chambre. Il me coucha.
— C’est la faute à la quarantaine, dis-je, les dents en transe, ils m’ont donné ce matin la peste, le choléra, la variole, et la typhoïde !
— Les coquins !
On alla chercher le docteur français de l’hôpital français.
— Quarante et trois dixièmes, fit-il, regardant