Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/163

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d’ombre ? Regardez : des hôtels, des ventilateurs au plafond, une salle de douche, de la limonade glacée. Ah ! vivre là !

Djibouti, n’est pas une conquête.

Ce point fut acheté par la France au sultan de Tadjourah.

Exactement trois rochers dans la mer, avec quelques écueils autour, mais tel qu’il était il avait séduit la France. Elle l’épousait non pour sa beauté, mais pour son fond, un bon fond dont on pourrait faire une belle rade.

Notre drapeau claquait déjà sur Obock, tout près, dans les parages. Avant Cayenne, avant Nouméa, Obock était notre bagne. Il n’en reste rien, aujourd’hui. L’odeur du crime s’est évaporée, quelques vieilles carcasses de bâtiments, un présumé cimetière et sur le tout un air de rancune…

En 1892, Lagarde, gouverneur d’Obock, occupa les trois rochers, connus alors en géographie sous le nom de Cheikh Gabod. Gabod, terme dankali, fait Gabouti en arabe. Et notre interprète, lui, en traduisant l’acte d’achat, de Gabouti fit Djibouti.

Et l’on commença par réunir les deux premiers rochers. Nous voulions une bonne rade non pour y pêcher des perles, mais pour ouvrir un port d’où nous lancerions un chemin de fer à l’assaut du commerce de l’Éthiopie.