Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/172

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Nous étions dans la maison de Djima Rava. Cela se passait à Zeïla, en Somalie anglaise. Nous avions eu des malheurs pour arriver là. D’abord, départ de Djibouti à midi et demi en automobile. Non, certes, pour lancer un défi au soleil — depuis longtemps j’ai reconnu sa supériorité — mais à cause de la vase mouvante. Et soufflait le vent de la saison des dattes.

Ce vent mûrit non seulement les dattes, mais aussi les hommes. La preuve n’en est plus à faire. En quittant la France, j’étais encore vert, je suis jaune aujourd’hui…

Assez de confidences…

Quand ce vent souffle…, les coqs restent figés, le bec ouvert et leur cocorico au fond de la gorge.

Ensuite, nous avions rencontré un homme épouvantable qui marchait dans le bled bouillant. Ralentissant, nous voulûmes lui dire : « Monte ! » Il nous faisait pitié, seul, sous le feu du ciel. La voi-