Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— La perle des six morts.

— Combien en veut-il ?

— Dites votre prix.

— En comptant celui des hommes ?

— Il dit qu’elle n’est pas chère, trente livres.

À ce moment, un Européen, accompagné d’un indigène, parut à l’entrée de la cour. Djima Rava l’invita de la main. C’était un jeune Anglais. On se salua, puis l’hôte nouveau prit place dans un fauteuil.

L’indigène parla au maître de la maison.

— Il vient pour la perle, me dit Cherif Ibrahim.

— Vous aussi ? demanda l’Anglais, en français.

— Regardez-la, dis-je, en la lui mettant dans la main.

L’Anglais regrettait d’arriver trop tard. Je le rassurai. Il pouvait acheter la perle, s’il le désirait.

— Des perles, nous expliqua-t-ii, on en trouve dans ce pays, celle-là ne vaut pas mieux qu’une autre, mais c’est la perle du naufrage. On peut l’ofrir avec une histoire, ce qui augmente la valeur du cadeau. Je l’enverrai à Londres à ma fiancée, avec une lettre très explicative. Chaque fois qu’on remarquera sa bague, elle racontera la petite aven-