Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/214

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C’était la première fois, ô Paris ! que l’on faisait devant moi pareil affront à ta renommée !

Bahrein, d’abord, n’est pas une île, mais deux îles. Elle en compte encore six autres, toutes petites, celles-là on ne les voit pas. Entre les deux îles, les gens traversent, de l’eau jusqu’à la ceinture. On dirait des sirènes. Des mulets traversent aussi. Et l’on dirait… des mulets. Tout à fait mer du Sud. Les femmes sont de deux confréries : la confrérie du voile-cagoule, avec deux fenêtres en face des yeux, et la confrérie du masque nasal, une espèce d’aile noire battant sur le nez et tenue par deux liens noués derrière la tête. Elles doivent s’arranger ainsi par amour conjugal. Les pêcheurs de perles ont le nez déformé par la pince. Ces femmes sont leurs épouses. Elles ne veulent pas être en reste avec eux !

Un vieil Arabe chante derrière un diorama à une place. L’un après l’autre, des enfants regardent par les lunettes. Faisons l’enfant. Ce sont des vues de bateaux à voiles, de plongeurs, Il faut bien aider les vocations ! Toute la ville sent très mauvais. Elle pue le corail. Des troupeaux de chèvres. Un Persan avec sa belle casquette en carton ! Un aveugle. Les enfants parlent de perles.