Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/215

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Les hommes parlent de perles. Dans ce café champêtre, à la mode turque, on parle de perles. On en parle dans le bazar. Ce mendiant nous offre des coquilles avec kystes. Encore un aveugle ! Des essaims de mouches vont et viennent. L’essaim, parfois, éclate : alors, il faut courir. Une belle fille noire, une esclave sans doute. Des vaches qui mangent. Que mangent-elles ? Oui, vraiment ? Elles mangent du poisson et des dattes ! Bahrein !

Si nous pensions maintenant aux choses sérieuses. Où coucher ? Pas d’hôtel, bien entendu. Il va falloir de nouveau se faire nourrir par quelque magnifique Arabe. Cette fois, personne ne nous attend. Aucune lettre d’introduction. Des noms seulement, des noms sans adresse. Nous mettons la main sur l’épaule d’un futur plongeur : « Tu connais la famille Nacri ? Bien ! Conduis-nous. » C’est loin. Nous suivons. Ce n’est pas pauvre, Bahrein, mais que d’aveugles ! Une cour. Nous sommes chez les Nacri. Cherif Ibrahim s’explique. Avant, il salue, cela va de soi, mais il s’explique tout de suite après. Il a l’air pressé d’avoir un toit sur la tête. Cela ne va pas. Ces Nacri ne sont pas les bons. Ils ne connaissent aucun des noms que leur cite mon compagnon. Il est préférable de s’en aller. D’ailleurs, la baraque a des relents de poissons et je commence à mieux aimer une autre odeur. En route vers de nouveaux