Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/238

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— Bonjour, ami, prends cette petite roupie. Ses yeux s’éclairaient.

— Alors, tu n’as pas une perle à me vendre, une toute petite ?

Il n’en avait pas.

— Quel âge as-tu ?

Il avait trente ans.

— Et tu as plongé longtemps ?

— Treize ans.

— Et maintenant, tu ne peux plus ?

Il montrait sa poitrine qui lui faisait mal. Il nous expliqua qu’il était tombé malade un peu tôt. Son fils, trop jeune, ne plongeait pas. Alors, il mendiait. Son père avait vécu beaucoup plus longtemps que lui : jusqu’à quarante ans.

— Mais tu n’es pas mort encore, lui dîmes-nous !

— C’est vrai ! fit-il bien étonné.

À cent mètres de celui-là, un autre, le dos à une boutique de tabac.

— Le bonheur, ce matin ! lui dîmes-nous.

Il renvoya Sobah al rheir : le bonheur ce matin.

— Alors, tu ne pêches plus ?

— Dieu l’a décidé.

— Tu es vieux.

— Je suis bien vieux.

— Quel âge as-tu ?