Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/245

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trente-cinq, ils seraient à l’aise. Couchés partout, face au ciel, l’un contre l’autre, ils dorment.

Arabes, persans, nègres.

C’est la galère. Tout ne marche que par leurs mains.

Ils dorment.

Le Jeudi (commandant en second) est debout, seul, fumant à l’avant. D’autres lumières, au loin : d’autres booms sur le banc.

Pas de brume, pas de vent, le bateau fantôme ne passera pas cette nuit…

Cinq heures du matin. D’une trique ferme, le Jeudi frappe le plancher du pont, comme pour faire taire des gens en dessous. C’est le réveil.

Ils ont dormi enroulés dans une étoffe. Ils la rejettent. Les voici en pagne. Les rhecs, les plongeurs, mettent la sftam à leur cou (la pince). Elle pend sur leur poitrine comme un fétiche. Les radifs (apprentis), les tababs (les bleus) roulent les plombs vers tribord et vers bâbord, les plombs (aghiar) que les rhecs s’attacheront aux pieds. Les sebs (les tireurs) placent les rames parallèlement à la mer.

— Alors, on reste là, nakuda ?

Hair ! Ce seul mot veut dire que nous sommes bien à l’endroit de la plongée : Hair !

Les Arabes ont un bonnet de toile sur la tête ; les nègres, le crâne nu.