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PÊCHEURS DE PERLES

tira son glaive. Le nombre de ses soldats égalait celui de ses années : dix-huit ans, dix-huit cavaliers. Et le voilà passant la mer et gagnant l’Arabie, cela sous l’œil de l’agent anglais qui, voulant marquer sans doute que l’aventure deviendrait un drame, s’appelait simplement captain Shakespear !

L’archange arabe, portant le fanion de la Vertu, chevaucha à travers sables et steppes.

Son père avait été chassé de Riad, trois ans plus tôt, par l’émir Ibn Rechib, du Djebel Chammar, l’allié des Turcs.

Ibn Seoud arriva, de nuit, devant Riad. Il ne sauta de selle que pour enjamber la muraille. Suivi de ses cavaliers démontés, il piqua droit sur la maison paternelle. Le gouverneur ennemi y dormait. Il lui trancha la gorge, le jeta dans la rue et, comme l’aurore s’annonçait, il se dressa de toute sa haute taille, mit ses deux mains en écoute derrière ses oreilles et commença Fagr, la quatrième prière.

Vous pensez bien que l’émir Rechid réagit ; mais l’émir Rechid n’a qu’à rester dans son Djebel Chammar. C’est trop parler de lui, déjà ; un fait seul importe au récit : Ibn Seoud, à la fin, vainquit. Il s’installa à Riad, capitale du Nedj, Abd ul Wahab avait trouvé un nouveau sabre.