Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/74

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Rasé à l’Arabe d’Arabie, c’est-à-dire portant le mince collier autour des joues, une barbe en point d’interrogation au menton, un Européen à la démarche calme, au regard volontairement bienveillant, allait de marchand de perles en marchand de perles dans le souk de Djeddah.

Ce n’était pas un acheteur. Les acheteurs qui, naguère, fréquentaient Bombay, se dirigent aujourd’hui sur Bahrein. Un amateur ? Mais de quoi ? De mouches ? de moustiques ? de fièvre ? de choléra ? d’eau salée ? d’ophtalmie ? L’homme paraissait trop d’aplomb pour tant d’originalité. Ce n’était ni le ministre anglais, ni le hollandais, ni le chargé d’affaires français, ni le russe ; ce n’était ni le consul italien, ni le persan, ni l’égyptien. L’Européen promenait, d’ailleurs, tantôt un œil, tantôt un autre dans mon rayon d’action. Mais, visiblement, mon existence ne lui causait aucun