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TERRE D’ÉBÈNE

— Je ne te commande rien, fit le commandant, tu entends bien : rien.

— Alors mes billes vont pourrir ? Vous êtes témoin, monsieur, de la façon dont on aide les colons.

— On pourrait peut-être remplacer les hommes par des tracteurs ? dis-je.

— C’est vous qui me donnerez l’argent pour acheter les tracteurs ?

La France est riche. Les colonies sont riches, mais nous n’avons pas la mentalité que l’époque nous commanderait d’avoir. Les capitaux se défient des affaires coloniales et le Français, dans ses plus riches mines d’or, travaille encore à la petite semaine ! L’Anglais a tout, les Belges ont tout ; nous n’avons, nous, que le moteur à foutou ! (le nègre).

Alors, que voit-on ? On voit la foire aux hommes à Bouaké. C’est assez pittoresque. Des malins, au courant des difficultés des coupeurs de bois, montent recruter par tous les moyens en Haute-Volta, dans le réservoir. Connaissant le prix du temps, ils descendent leur marchandise en camions et cèdent les captifs à deux cents francs la tête aux entrepreneurs embarrassés.

Mais il n’y a plus de négriers !


Le coupeur de bois ?