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TERRE D’ÉBÈNE

C’était un pauvre déraciné. Lui-même avouait : « Ah ! ces funérailles ; elles n’en finissent pas ! »

Deux mois passèrent. Je me trouvais au large de Cotonou, sur le paquebot Amérique. La mer était hargneuse. On se demandait si l’on allait pouvoir embarquer des passagers. Des chalands essayaient d’approcher le bord ; le flot contrariait la manœuvre. Dans ces chalands, de curieux carrosses, des carrosses dont on n’aurait conservé que la caisse, les roues étant parties on ne sait où, contenaient les voyageurs. C’étaient ces carrosses sans lesquels on ne pourrait ni débarquer ni embarquer sur cette côte. Une grue les dépose et les soulève. Ils se balancent ainsi un bon moment au-dessus de la mer. On dirait un départ en avion pour la traversée de l’Atlantique Sud !

— Tiens ! dis-je, c’est Ouanilo et la princesse qui pendent au bout de la grue. On ne les a pas empoisonnés !

Le prince Ouanilo revenait dans son pays, en France.

Le carrosse ayant capoté à l’arrivée, c’est sur les genoux que les Behanzin firent leur entrée à bord. Robert et un autre frère accompagnaient les voyageurs.

La forte houle les avait éprouvés. Ils montèrent au bar pour prendre un cordial.