Page:Londres - Terre d'ébène, 1929.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
223
TERRE D’ÉBÈNE

pas encore achevé ! Et se retournant : Voilà ! c’était ici. La petite était à cette fenêtre toujours, et, me voyant venir, elle me criait de loin : Vao ! Vao ! Cela ne voulait rien dire, c’était un cri à elle.

Une vieille négresse attirée par le bruit des voix mit sa tête grise à l’une des fenêtres. Rass demeura figé en la voyant.

— Et de plus, fit-il, elles ont occupé la maison !

— Bonjou ! Missié Ass, bienvenue !

— Alors, c’était pour avoir la maison, vieille sorcière ?

— Bienvenue !

— Vieille guenon !

— Ti peux entrer si ti veux.

— Vieille corneille !

Redevenant nègre de la côte, Rass cracha pour mieux ponctuer son mépris.

— Alors, Urope ramène-toi ?

Rass m’entraîna. Il frissonnait.

— Vous comprenez, je n’étais pas riche, ses tantes — et le vieux magot de la fenêtre, en est une — auraient voulu tirer meilleure partie de la petite. Elles ont comme cela hérité de la maison et des frusques. Mais qu’ont-elles bien pu lui faire avaler…

— Ah ! ti vas au cimetière ?