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Page:Londres - Terre d'ébène, 1929.djvu/236

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TERRE D’ÉBÈNE

Il en arrivait tout de même !

J’ai vu construire des chemins de fer ; on rencontrait du matériel sur les chantiers. Ici, que du nègre ! Le nègre remplaçait la machine, le camion, la grue ; pourquoi pas l’explosif aussi ?

Pour porter les barils de ciment de cent trois kilos « les Batignolles » n’avaient pour tout matériel qu’un bâton et la tête de deux nègres ! Cependant, j’ai découvert sur ces chantiers modernes d’importants instruments : le marteau et la barre à mine, par exemple. Dans le Mayombe, nous perçons les tunnels avec un marteau et une barre à mine !

Épuisés, mal traités par les capitas, loin de toute surveillance européenne, (M. le ministre des Colonies, j’ai pris à votre intention quelques photographies, vous ne les trouverez pas dans les films de propagande), blessés, amaigris, désolés, les nègres mouraient en masse.


Au Moyen Logone, au Moyen Chari, au Dar el Koutti, dans la Haute-Kato, au Bas Bomou, dans les régions du Gribingui, d’Ouaka, d’Ouham, dans la Haute-Sanga, dans le Bas-Bangui, dans la N’Goko Sanga, de l’Oubangui au Pool, maris, frères, fils, ne revenaient pas.

C’était la grande fonte des nègres !

Les huit mille hommes promis aux « Batignol-