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Page:Londres - Terre d'ébène, 1929.djvu/64

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TERRE D’ÉBÈNE

maréchal, on s’en souvient, a toujours été assez maigre. Toutefois !

On changea de procédés.

Borgnis-Desbordes installa son P. C. à Médine.

Archinard arriva.

La conquête ! les shakos ! les couvre-nuques ! la colonne !…

Le soleil, cet anthropophage, ne se tenait plus de joie ! Il en mangeait de la chair blanche ! Il en mangeait jusqu’à faire éclater sa collerette ! Les marsouins y passèrent, avec leurs habits et leurs galons. Il digérait tout. Ceux qui lui échappaient avançaient. Ahmadou reculait et changeait de région. On le suivait. On le chassa de Ségou, de Nioro. Puis de San, puis de Dienné, puis de Mopti. Il alla se terrer dans les falaises de Bandiagara. On l’en fit dévaler. Il fallut treize ans pour l’avoir. Ce jour arriva. L’empire Toucouleur avait vécu.


Mais il y avait aussi l’empire Mandingue ! Samori ! Encore un bel oiseau, celui-là ! Tchang Tso Lin de l’Afrique, toukioum noir. Cette tête de gorille était née Ga-Bibi. C’était un captif de Sori. De captif devenu dioula, il remontait, comme tous les autres, de la Gold Coast, son paquet de noix de kola sur la tête. Un soir qu’il était en verve et qu’il vendait ses noix au Torongo, il