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TERRE D’ÉBÈNE

Encore un vieux. Celui-là n’a pas besoin d’interprète.

— Ma commandant, salut ! Salut à la madame commandant. Je viens te dire que mon femme elle court dans tout le village.

— Quel âge as-tu ?

— Soixante ans.

— Et ta femme ?

— Dix-huit ans.

— Elle est excusable, il faut comprendre les choses, toi qui es intelligent.

— Moi très intelligent et moi comprendre. Mais elle pourquoi venir dans mon case avec ses n’amants ? Toi comprendre, commandant ? Chez eux, pas chez moi ! Facile, ça, tout de même !

— Et tu seras content ?

— Oui. Mais moi vouloir encore qu’elle pile mon manger. Elle, y en a beaucoup fort, elle, peut faire plaisir à l’autre et couscous à moi sans jamais fatiguer.

— Dis-lui de t’obéir ou je la ficherai à la boîte.

— Bien ! commandant. À rivoir ! Merci ! Salut !

On fit entrer un tirailleur.

Il arriva sur ses pieds nus ; en se mettant au garde-à-vous, il cria lui-même : « Fisque ! »

Sous sa chéchia, il cueillit une lettre et la tendit. On lut : « Ma commandant, toi qui es plus puissant que le Seigneur, toi qui es digne de la Bastille,