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ÉVANGÉLINE

Dont la coupe d’argent se balançait dans l’air.
Et le vif colibri, luisant comme un éclair,
Volait, de fleur en fleur, avec un doux bruit d’aile,
Et caressait leur sein de son bec infidèle.
La vigne suspendait ses rameaux tortueux,
Son feuillage enlacé, ses ceps durs et noueux,
Et formait des treillis, des échelles étranges
Comme celle où Jacob vit, en songe, les anges,
Les anges du Seigneur descendre et remonter.
Les doux reflets du jour faisaient luire et flotter
Devant l’esprit rêveur de la jeune orpheline
Un espoir ravissant, une image divine.


Cependant sur les flots unis comme un miroir
Venait rapidement un esquif au flanc noir.
Élégant et léger il effleurait les lames.
Des chasseurs le montaient, et leurs flexibles rames