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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/112

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ÉVANGÉLINE

Longea bientôt les bords onduleux et pourpres
D’îles aux verts contours, aux luxuriants prés,
Que les oiseaux charmaient de leurs cantates gaies,
Que les rosiers en fleurs cernaient de blondes haies,
Où la mousse et l’ombrage invitaient au sommeil
Le voyageur errant brûlé par le soleil.


Vers le rivage ombreux de la plus riante île
Les voyageurs lassés guident l’esquif agile,
L’amarrent fortement en lieu sûr au rameau
D’un grand saule-pleureur qui se penche sur l’eau,
Et se dispersent tous sous les épaisses treilles.
Fatigués du travail et d’une nuit de veilles,
Ils dormirent bientôt d’un sommeil bienfaisant.
Au-dessus de leurs fronts, sourcilleux et pesant,
Le cèdre séculaire élevait son grand cône :
À ses bras étendus s’accrochait la bignone