« Nous rejoindrons bientôt l’amoureux déserteur,
« Et le ramènerons confus de son bonheur ! »
Alors, on entendit des voix vives et gaies :
On vit des jeunes gens franchir les vertes haies
Qui bordaient la rivière auprès de la maison :
Ils portaient en triomphe, à travers le gazon,
Michel, le vieux chanteur, le vieux barde rustique.
Dispensant aux mortels le chant et la musique ;
N’ayant d’autres soucis que d’égayer les cœurs ;
Que de mêler, parfois, quelques souris aux pleurs,
Le vieux Michel semblait un des dieux de la fable.
Il était renommé pour sa manière affable,
Pour ses cheveux d’argent et pour son violon.
« Vive le vieux Michel, notre gai compagnon ! »
Crièrent à la fois, en écartant les saules,
Les gars qui le portaient sur leurs fortes épaules.
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ÉVANGÉLINE