Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
170
ÉVANGÉLINE

Il est, dans nos déserts, une plante au front pur
Comme l’étoile d’or dans la plaine d’azur ;
Sa fleur mystérieuse au nord toujours s’incline.
C’est une douce fleur que la bonté divine
Sème, de place en place, en nos prés étendus
Pour diriger les pas des voyageurs perdus.
Semblable à cette fleur est la Foi dans notre âme.
Les fleurs des passions ont bien plus de dictame,
Plus de vives couleurs, plus de pompeux éclats ;
Mais soyons défiants, elles trompent nos pas,
Et leur baume suave est, hélas ! bien funeste.
Seule ici-bas la Foi, cette plante céleste,
Est le guide éclairé de nos pas chancelants :
Ensuite elle orne, au ciel, nos fronts étincelants.


Ainsi venaient déjà les beaux jours de l’automne.
Ils passèrent pourtant ! Les fruits de leur couronne