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ÉVANGÉLINE

Lorsque la foule était vers minuit disparue,
Que tout dormait, le guet qui longeait chaque rue,
Criant dans la rafale et dans l’obscurité
Que tout était tranquille au sein de la cité,
Voyait dans le carreau de quelqu’humble mansarde
Scintiller les rayons de sa lampe blafarde.
Avant qu’à son sommeil l’heureux fut arraché,
Le pensif Allemand qui venait au marché
Avec fleurs et fruits mûrs dans sa lourde charette,
La rencontrait toujours, rentrant dans sa retraite,
Après avoir veillé, toute seule en pleurant,
Au chevet solitaire où râlait un mourant.


Sur la ville vint fondre une peste maligne.
Plus d’un présage affreux, plus d’un funeste signe
En avait averti l’orgueilleux citadin.
De sauvages pigeons avaient paru soudain :