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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/176

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ÉVANGÉLINE

Le mourant souriait et retrouvait l’espoir.
Sur le front de la vierge il croyait entrevoir
Une vive auréole, une lueur divine,
Comme au front de ces dieux un artiste en dessine,
Ou comme de bien loin, pendant l’obscurité,
On en voit resplendir au front d’une cité.
Son regard lui semblait un rayon, une flamme
De ce ciel où bientôt allait monter son âme.


Un dimanche matin, le temps était bien beau,
Pensive et recueillie, elle vint de nouveau,
Visiter l’hôpital encombré de malades.
Dans l’air chaud de l’été, sous ses vertes arcades,
Le jardin balançait mille odorantes fleurs.
La vierge recueillit celle dont les couleurs
Pouvaient charmer les yeux, ou nourrir l’espérance
Des patients cloués sur leurs lits de souffrance ;