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ÉVANGÉLINE

Le pauvre, délaissé dans ce moment fatal ;
Sans amis, sans parents, frappait à l’hôpital,
La demeure de ceux qui n’ont point de demeure ;
C’est là qu’il attendait, en paix, sa dernière heure.


En ce temps l’hôpital s’élevait retiré,
Au dehors de la ville, au coin d’un large pré :
Aujourd’hui, cependant, la cité l’environne,
Et ses murs lézardés, le toit qui le couronne
Semblent être un écho qui répète aux heureux
Ces mots que Jésus dit chez Simon le lépreux :
— « Des pauvres sont toujours au milieu de vous autres. »
Nuit et jour, à l’hospice, avec de saints apôtres,
On voyait accourir la sœur de charité.
Et quand elle parlait de la félicité
Que Dieu réserve, au ciel, à ceux qui sur la terre,
L’ont tendrement aimé comme on aime un bon père,