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ÉVANGÉLINE

Doucement la pressa contre son cœur transi
Et dit, penchant son front ; Ô mon père merci !


Adieu ! vieille forêt ! Noyés dans la pénombre
Et drapés fièrement dans leur feuillage sombre,
Tes sapins résineux et tes cèdres altiers
Se balancent encor sur le bord des sentiers ;
Mais loin de leur ombrage et de leurs vertes ailes,
Dans le même tombeau, les deux amants fidèles
Dont les afflictions et les maux sont finis,
Reposent, côte à côte, à jamais réunis !
Ils dorment sous les murs d’un temple catholique !
Leurs noms sont ignorés ; la croix simple et rustique
Qui disait au passant le lieu de leur repos
Ne se retrouve plus ! Comme d’immenses flots
Roulent, avec fracas, vers une calme rive,
Auprès de leur tombeau, pressée, ardente, active,