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ÉVANGÉLINE

S’agite chaque jour la foule des humains.
Combien de cœurs blessés et remplis de chagrins
Soupirent leurs ennuis et leur sollicitude,
En ces lieux où leurs cœurs trouvent la quiétude !
Combien de fronts pensifs s’inclinent tristement
En ces lieux où leurs fronts n’ont plus aucun tourment !
Combien de bras nerveux travaillent sans relâche
En ces lieux où leurs bras ont achevé leur tâche !
Combien de pieds actifs se succèdent sans fin,
En ces lieux où leurs pieds se reposent enfin.


Adieu ! vieille forêt ! Noyés dans la pénombre
Et drapés fièrement dans leur feuillage sombre
Tes sapins résineux et tes cèdres altiers
Se balancent encor sur le bord des sentiers ;
Mais sous leur frais ombrage et sous leur vaste dôme,
On entend murmurer un étrange idiome !