Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
ÉVANGÉLINE

Adorant dans son cœur Dieu qui l’avait bénie.
On aurait dit alors qu’une pure harmonie
Comme un accord qui meurt sur ses pas s’élevait.
La maison du fermier en ces temps se trouvait
Sur un charmant côteau dont la pente riante
S’inclinait, par degrés, vers la rive bruyante.
Le sentier pour s’y rendre était bordé d’ormeaux ;
Un sycomore altier, de ses vastes rameaux,
En ombrageait la porte et la sombre toiture.
À travers la prairie un sentier de verdure
Conduisait au verger tout en fleurs le printemps,
L’automne, tout en fruits. De ses bras palpitants
Une vigne enchaînait l’antique sycomore
Et protégeait l’essaim d’une ruche sonore.
Et plus bas se trouvaient, sur le flanc du coteau,
Le puits au bord mousseux, et tout auprès, un sceau
Et l’auge où s’abreuvaient les bœufs et les génisses,
Puis du côté du nord plusieurs autres bâtisses.