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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/23

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ÉVANGÉLINE

Les granges, les hangars protégeaient la maison
Contre les ouragans de la froide saison.
C’était là qu’on voyait les voitures diverses :
Les pesants chariots, la charrue et les herses.
La vaste bergerie où bèlaient les moutons,
Et le brillant sérail où criaient les dindons,
Où le coq orgueilleux chantait d’une voix fière,
Comme aux jours où son chant troubla l’âme de Pierre.
Les granges jusqu’au faîte étaient pleines de foin ;
Elles seules semblaient un village de loin :
Leurs toits proéminents étaient couverts en chaume,
Et le treffle fané remplissait de son baume
Le fenil où montait un solide escalier.
Là se trouvait encor le joyeux colombier
Avec ses nids moelleux, ses tendres créatures,
Ses doux roucoulements, ses amoureux murmures ;
Puis, au-dessus des toits, c’étaient les cris stridents
Des girouettes de tôle allant à tous les vents,