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ÉVANGÉLINE

Étaient donnés au soin de sa chère jeunesse,
Leur avait enseigné l’amour de la sagesse
En leur montrant à lire. Enfants naïfs alors
Ils se livraient ensemble, en paix et sans remords,
Aux plaisirs innocents de l’innocente enfance.
Leur leçon récitée avec obéissance,
Ils couraient à la forge où Basile, le soir,
Bien souvent, les bras nus, le visage tout noir,
Un tablier de cuir autour de la ceinture,
Sans crainte soulevait, avec une main sûre,
D’un cheval hennissant le vigoureux sabot ;
Pendant qu’auprès de lui, dans un feu de fagot
Rougissant lentement un grand cercle de roue,
Comme un serpent de feu qui se tortille et joue
Dans un brasier ardent allumé sous les bois.
À l’approche des nuits, l’automne, bien des fois,
Quand le ciel était noir, et que la forge sombre
Semblait vomir dehors des flammèches sans nombre,