Par les carreaux de vitre et les ais du lambris,
Ils venaient regarder, avec des yeux surpris,
Le soufflet haletant qui ranimait la braise,
Et réchauffer leurs doigts en causant à leur aise.
Quand ils n’entendaient plus le soufflet bourdonner,
Ni sous le dur marteau l’enclume résonner,
Alors ils comparaient à des vierges pieuses
Qui, tenant à la main leurs lampes radieuses,
Entrent au sanctuaire au milieu de la nuit.
Les étincelles d’or qui retombaient sans bruit
Et mouraient tour à tour sous les cendres éteintes,
Quand l’hiver étendait son voile aux riches teintes
On les voyait tous deux sur un léger traîneau,
Sillonner comme un trait la pente du côteau :
Souvent sur les chevrons ou le toit de la grange
Ils montaient hardiment, cherchant la pierre étrange
Que l’hirondelle apporte à son nid, tous les ans,
Quand elle l’a trouvée au bord des océans.
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ÉVANGÉLINE