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ÉVANGÉLINE

Tout respirait la paix, le calme et l’innocence :
La nuit dans les vallons descendait en silence,
Et l’étoile du soir étincelait encor.
Irisant le ciel bleu de ses filandres d’or.
Les troupeaux bondissants regagnèrent l’étable
En flairant du gazon le parfum délectable.
En respirant du soir l’agréable fraîcheur.
Devançant les troupeaux, brillante de blancheur,
Venait en s’ébattant une grasse génisse,
Celle d’Évangéline, avec son beau poil lisse,
Sa clochette joyeuse et son joli collier.
On vît le jeune pâtre à travers le hallier
Ramener en chantant les brebis du rivage
Où croissait chaque année un riche pâturage.
Près de lui le gros chien au poil long et soyeux
Fièrement trottinait d’un air libre et joyeux,
Et pressait les traînards qui restaient en arrière.
Quand le jeune berger dormait sous la bruyère