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ÉVANGÉLINE

Cependant à l’écart en face d’un châssis
Les jeunes fiancés étaient tous deux assis
Regardant le ciel bleu, la belle Évangéline
Livrait à Gabriel sa main brûlante et fine ;
En entendant son père elle rougit soudain.
Puis un profond soupir fit onduler son sein.
Le silence venait à peine de se faire
Que l’on vit à la porte arriver le notaire.


III


Comme un frêle aviron aux mains des matelots,
Ou comme le filet dans le ressac des flots
Le notaire Leblanc était courbé par l’âge :
Son front large gardait la trace d’un orage
Et sur son col bronzé tombaient ses cheveux gris,
Pareils aux touffes d’or des épis de maïs.