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ÉVANGÉLINE

Où, devant les rideaux de l’étroite fenêtre,
Il pourrait voir son ombre un instant apparaître.
Or l’ombre d’un nuage effleura les cloisons
Que la lune éclairait de ses moelleux rayons.
D’une grand noirceur la chambre fut remplie :
Un sentiment de crainte et de mélancolie
Saisit Évangéline. Elle eut comme un remords.
Entr’ouvrit sa fenêtre et regarda dehors.
La lune s’échappait, souriante et volage.
Les plis mystérieux d’un vagabond nuage,
Une étoile aux cils d’or la suivait dans le ciel.
De même qu’autrefois le petit Ismael
Suivait Agar sa mère en sa lointaine marche,
Après qu’elle eut quitté le toit du Patriarche.