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ÉVANGÉLINE

Proprement revêtus des habits du dimanche
Les joyeux paysans à l’allure humble et franche
Arrivèrent bientôt des villages voisins.
Ici quelques vieillards sur le bord des chemins,
S’aidant de leurs bâtons, venaient par petits groupes ;
Là, les gars éveillés, en turbulentes troupes,
Passaient à travers champs, suivant, le long du clos.
Le sillon qu’avaient fait les pesants chariots,
Au temps de la moisson, dans l’herbe verte et tendre.
On grondait les amis qui se faisaient attendre :
Chacun fumait, causait, riait de toute part.
Les groupes arrivés aux groupes en retard
Criaient mille bons mots, mille plaisanteries,
Les maisons ressemblaient à des hôtelleries.
Assis devant les seuils sur de vieux bancs de bois,
Se chauffant au soleil, les simples villageois
Discouraient du danger qui menaçait leur tête.
La maison de Benoît avait un air de fête.