Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
96
ÉVANGÉLINE

Étincelaient encor. Les amis l’entouraient.
Pâles, silencieux, plusieurs d’entre eux pleuraient
En reposant sur elle un regard de tristesse.
Un grand cri s’échappa de son âme en détresse
Et ses yeux, par torrents, répandirent des pleurs
Alors qu’elle sentit le poids de ses malheurs.
— « Enterrons sa dépouille au pied de ce grand hêtre,
Dit aux captifs émus le vénérable prêtre,
« Enterrons sa dépouille au bord des vastes mers ;
« Et si nous revenons après de longs hivers
« Nous pourrons transporter son corps au cimetière
« Et planter une croix sur sa froide poussière ! »


Au bord de l’océan par les feux éclairé
Le vertueux Benoît fut, sans pompe, enterré.
Nul cierge ne brûla près de ses humbles restes ;
Nul chant n’alla frapper les portiques célestes ;