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vif désir de parcourir une petite partie du nouveau monde n’eût relevé mon courage. Ce mal, sans doute, a sa cause éloignée dans les mouvements extraordinaires que le bâtiment imprime au physique ; mouvements qui troublent les fonctions animales et dérangent plus ou moins la nature dans ses diverses opérations ; mais ne pourrait-il point avoir sa cause prochaine et immédiate dans l’abondance des humeurs plus ou moins altérées qui, n’étant plus soumises à l’action de la vie, produiraient ces espèces de désordres ? et de là ne pourrait-on point conclure qu’on se mettrait à l’abri de ces souffrances, ou que du moins elles seraient moins intenses si, avant de s’embarquer, on avait soin de se faire évaquer ? car pourquoi de vieux marins, accoutumés aux gros temps, en sont-ils parfois atteints ? pourquoi n’est-on bien soulagé que quand on peut vomir ? Au reste, cette question est étrangère à mon plan : je l’abandonne aux médecins.

Nous n’éprouvâmes aucun gros temps sur la Manche : une brise légère nous en sortit en peu de jours ; mais, dans le golfe de Gascogne, nous essuyâmes un coup de vent qui, heureusement, nous inspira plus de craintes qu’il ne causa d’avaries.