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dies dont le siège semble être dans la racine ; souvent on le voit se faner tout à coup et mourir, lors même qu’il est chargé de fruits. Les cafiers de tout un rang subiront le même sort, tandis que leurs voisins ne souffriront point ; en vain voudrait-on les remplacer, les nouveaux pieds périraient de même. On ne sait à quoi attribuer ce malheureux effet, qui, depuis quelques années, est devenu si fréquent ; je me suis imaginé que des vapeurs sulfureuses qui atteindraient la racine pourraient bien en être la cause, ce qui ne serait rien moins qu’étonnant dans un sol entièrement volcanique.

Les cerises commencent à mûrir vers la fin de juillet, et peu après commence la récolte, qui dure ordinairement trois à quatre mois. Ce travail se distribue aux esclaves ; tandis que les uns vont avec des corbeilles cueillir sur les cafiers les cerises mûres, les autres restent à la manufacture pour les recevoir et préparer le café. Il faut d’abord dépouiller les graines de la pulpe qui les revêt. Cette opération se fait dans un moulin dont l’appareil est fort simple ; il consiste en un cylindre de trois à quatre pieds de longueur et de dix à onze pouces de diamètre ; il est traversé par un axe terminé aux deux extrémités par une manivelle ; sa surface convexe est garnie d’une plaque de cuivre remplie