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sang et qui ont osé tromper le gouvernement français, une foule de citoyens, toujours fidèles à la patrie, se voient enveloppés dans une proscription méditée par l’auteur de tous les maux.

« Le général Richepance, dont nous ne connaissons pas l’étendue des pouvoirs, puisqu’il ne s’annonce que comme général d’armée, ne nous a encore fait connaître son arrivée que par une proclamation dont toutes les expressions sont si bien mesurées que, lors même qu’il promet protection, il pourrait nous donner la mort sans s’écarter des termes dont il se sert ; à ce style, nous avons reconnu l’influence du contre-amiral Lacrosse, qui nous a juré une haine éternelle… Oui, nous aimons à croire que le général a été, lui aussi, trompé par cet homme perfide, qui sait employer également les poignards et la calomnie.

« Quels sont donc ces coups d’autorité dont on nous menace ? veut-on diriger contre nous les baïonnettes de ces braves militaires dont nous aimions à calculer le moment de l’arrivée, et qui naguère ne les dirigeaient que contre les ennemis de la république ? Ah ! plutôt, si nous en croyons les coups d’autorité déjà frappés au port de la Liberté (nom donné par Hugue à la Pointe-à-Pitre),