Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 58 —

qui occupent le milieu de cette île ; mais pour peu qu’on avance dans l’intérieur, la scène change bientôt. On ne voit plus que des montagnes, des escarpements, des précipices, des vallons, des gorges, des torrents, des cascades, des savanes et des bois.

Ce beau pays, par la diversité de ses sites, ressemble assez à la Suisse. On n’y trouve pas, il est vrai, comme dans celle-ci, ces masses énormes qui étonnent l’imagination ; les groupes sont moins isolés, les précipices moins profonds ; rien à la Guadeloupe ne peut représenter la chaîne majestueuse des Alpes dont les sommets, couverts de glace et de neige, vont se perdre dans l’immensité des cieux. On n’y voit nulle part un spectacle d’un aussi grand caractère que celui dont on jouit, par exemple, ou sur la plate-forme de Borne ou sur le haut du mont Blanc. En Suisse les tableaux sont plus vastes, e la Guadeloupe ils sont renfermés dans des cadres plus étroits. Là, la nature est plus variée, plus grande, plus hardie ; ici, elle est plus riche, plus animée, mais plus monotone.

L’effet que l’on remarque du rivage se reproduit, en sens contraire, aux yeux du voyageur placé sur le sommet des hautes montagnes : la plaine inclinée va se terminer à la mer.