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sommet de l’angle jusqu’à la moitié de la surface, on ne voit que des roches énormes posées sans ordre les unes sur les autres ; le reste est une belle savane qui va se terminer à la mer, où le rivage n’offre que des récifs peu élevés au-dessus de la surface de l’eau. La partie pierreuse de ce vallon est en pente, l’autre horizontale. Près du sommet est une source d’eau vive d’où part un ruisseau qui serpente dans le vallon et va porter à l’Océan le modeste tribut de ses ondes. Vers le milieu de ce vallon, et au pied du morne Philippon, se voient, dans un enfoncement, des roches grisâtres, d’une grosseur étonnante et d’une grande dureté, dont les unes sont isolées et les autres posées en tas. C’est là que sont les monuments dont j’ai parlé. Ce sont des figures plus ou moins bizarres, gravées dans ces roches à la profondeur de deux ou trois lignes et dont les traits, parfaitement conservés, et portant un cachet évident de la nullité de leur auteur dans l’art du dessin, n’ont pas moins d’un pouce de largeur. En voici quelques-unes que j’ai copiées ; elles pourront servir à l’antiquaire, ce déchiffreur de l’impossible ; peut-être fera-t-il luire quelque clarté sur la nuit qui les environne.

Le ruisseau franchi, la première pierre qu’on aperçoit porte cette figure sur une de ses faces :