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madame Cutler et ses deux demoiselles, ce qui ne doit point surprendre, car ces dames ont reçu une excellente éducation à New York.

Les quartiers des Trois-Rivières, du Dos-d’Âne et du Palmiste, semblent avoir été plus particulièrement habités par les Caraïbes, ces hommes intéressants et malheureux, inhumainement immolés à l’avarice des Européens. Du moins est-ce dans ces lieux qu’on retrouve en plus grande abondance ces instruments de pierre dont on sait qu’ils se servaient soit pour abattre et creuser les arbres dont ils faisaient leurs pirogues, soit pour faire tout autre ouvrage, puisqu’ils n’avaient point l’usage du fer et ne connaissaient point l’art d’extraire les métaux du sein de la terre. Il est même aux Trois-Rivières un lieu qui semble avoir été célèbre, chez ses premiers habitants, par les monuments qu’il renferme, monuments auxquels les créoles n’ont jamais fait attention et qu’un heureux hasard m’a fait remarquer. Je vais donner une idée de ce lieu, que je nommerai le vallon Philippon.

Ce vallon présente un angle dont un des côtés est formé, dans la direction du sud au nord, par le morne Philippon ; l’autre, dans la direction du sud-ouest au nord-est, par le morne Roussel. Depuis le